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Démocratie mode d'emploi

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Quand deux leaders s’opposent


A et B s’opposent et veulent augmenter leur audience, ils doivent convaincre le coeur du groupe de les rejoindre, pour cela ils poussent les militants proches d’eux N à les rejoindre en utilisant les thèmes communs, entre les leurs et ceux du groupe (vert et mauve). Les participants doivent se positionner pour ou contre.




L’unité du groupe et sa spécificité représentée en jaune se retrouve possible qu’au niveau maximal du consensus possible entre les deux leaders, le nombre de militants restés neutres C en position de réunir les deux parties diminue et éloigne Ceux qui cherchent le lien se font éliminer, considérés comme traitres par les deux camps.

Les possibilités de rassemblement et si cela se réalisait ce serait sur une base très faible de propositions la courbe rouge. Tout l’apport de l’ensemble des membres non pris en compte par les leaders (jaune) est perdu.

Une solution serait que les militants imposent un troisième « leader » ayant des capacités de synthèse autrement dit un rassembleur. Mais ce genre de caractère et le contraire d’un leader, car pour rassembler il faut une grande dose de compréhension donc une dose d’humilité qui permet l’écoute, et non ces certitudes étalées qui rendent les leaders si charismatiques, ce genre de personne ne se présentera jamais. C’est au groupe lui-même de le choisir et ne pas se laisser séduire par de beaux parleurs.

Suggestion d’analyse d’une assemblée ou d’un groupe face à un choix:

La variété des opinions individuelles pourrait se répartir habituellement entre des opposants farouches et des intégristes absolus de ce choix sous la forme d’une courbe avec de chaque coté des extrêmes et une majorité plus ou moins favorable à ce choix.




Ceux qui refusent trop le choix en cours lutteront pour le faire abroger, ils peuvent être tentés de quitter le groupe s’ils se sentent trop rejetés. Mais une fois partis il restera toujours de nouveaux extrémistes, principe même de la courbe de Gauss.

L’idéal pour un groupe serait d’avoir une répartition très consensuelle, mais ce serait lui interdire toute innovation, il peut agir efficacement mais il lui manquera toute possibilité de remise en question car il ne connait que peu de critiques internes, conservateur par essence et difficilement innovant.

Mais en général un groupe très vivant et dynamique, cherchant à innover et proposer se décompose en plusieurs tendances qui pourraient être représentées comme cela :




Plusieurs tendances cohabitent, faites toutes les variétés de formes, vous aurez les mêmes raisonnements. Le plus fort dans cet exemple est majoritaire, donc il est sur de l’emporter, donc les deux tendances plus faibles vont devoir s’allier pour devenir à leur tour majoritaire leur alliance se fera sur les idées communes, en diluant leurs spécificités.

Le plus fort devra donc à son tour se rallier à la dernière tendance, pour garder la prééminence.




On arrive alors à une division de l’ensemble en deux camps relativement éloignés. Cela génère en plus des extrémistes aux deux bords qui se sentent encore plus rejetés et tenteront de faire capoter la décision.

Et ceux qui sont au centre donc en théorie les plus susceptibles de rallier l’unité se retrouvent de plus en plus minoritaires.

Sachant que les ralliements se font en général par soustraction des spécificités de chaque camp, les deux idées qui finissent par s’opposer en nombre y perdent en qualité et en cohérence. Si en plus elles sont soutenues par de fortes personnalités les querelles d’égo aggravent ce processus. Ceux du centre ne sont plus écoutés et sont soumis aux dictats des deux camps, « es-tu pour moi ou contre moi ? ».




Dans cette lutte au plus grand nombre chaque camp aura tendance à draguer ceux du centre quitte à banaliser encore leurs propositions, car c’est là qu’il y a le plus à gagner, ce qui au bout de la logique conduit à une répartition de ce type. Le groupe est totalement divisé, en conflit entre deux tendances pourtant très proches dans leurs idées et il reste très peu de membres capables de renouer les liens. Les extrêmes se retrouvent encore plus éloignés de la décision et finiront par abandonner.

Donc ces processus sont foncièrement diviseurs et cela d’autant plus que ce groupe est riche d’idées variées et dynamiques. L’innovation devient logiquement un frein à l’unité et donc à l’action. C’est la catastrophe que vit élection après élection la gauche française.


Comment corriger cela ?

D’abord bien comprendre ces processus, ensuite dissocier les idées des personnes qui les représentent. Mais surtout comprendre qu’une action n’est pas forcément unitaire, la cohabitation des tendances est une richesse qu’il faut préserver, quelles que soit le nombre de leur sympathisants.

L’essentiel et donc d’apprendre à travailler ensemble plutôt qu’apprendre à faire gagner ses idées, même si nous sommes convaincus que ce sont les meilleures. La réalité des faits saura bien démontrer qui a raison.

Travailler ensemble nécessite de laisser tout le monde s’exprimer, en partant du principe qu’ils sont aussi sincères que nous dans leurs convictions et si le dialogue est, comme expliqué dans le rapport entre deux personnes, suffisamment patient et clair, le groupe entier s’enrichira de propositions encore plus belles que la somme de celles de chacun de ses membres. Sinon il continuera de se diviser sur des consensus par soustraction, isolant l’originalité des extrêmes jusqu’à perdre leur participation, ce groupe disparait peu à peu faute de participants motivés.

ANNEXES

Démocratie mode d'emploi.
[ lien : "www.constituante.fr/democratie-mode-d-emploi-resultats.php" ]

Une vision d’un débat entre deux personnes.
[ lien : "www.constituante.fr/dialogue.php" ]

Page écrite le 16-06-2014

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